Faire de l’accompagnement sportif une priorité

Fire brigade
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Une bonne condition physique est vitale pour les pompiers !
Tom Haerbos

Un des risques professionnels pour les pompiers consiste à ne pas être en bonne condition physique. Heureusement, ces dernières années, le sport est de plus en plus mis en avant.

 

Tom Haerbos travaille depuis 2001 en tant que moniteur sportif au sein de la zone de secours d’Anvers. Il nous explique ce qu’il a mis en place et cela semble porter ses fruits.

 

  • Tom, quelles sont vos tâches ?

Je suis chargé de tout ce qui est lié aux aspects sportifs et de définir une politique de gestion de la condition physique pour nos pompiers. Nous souhaitons avant tout entretenir voire améliorer leur condition physique. Je me charge par ailleurs d’acheter du matériel, de l’entretenir, de sensibiliser les membres du personnel et je fais également passer des épreuves sportives, par catégorie d’âge et jusqu’à 65 ans, pour vérifier si la personne est apte physiquement.

  • Quels sont les résultats jusqu’à présent ?

Au sein du corps d’Anvers, nous avons connu un rajeunissement du personnel ces dernières années. La moyenne d’âge passera bientôt à quarante ans. Les épreuves sportives sont bien intégrées dans notre fonctionnement. Tous nos pompiers doivent passer ces épreuves. Elles consistent par exemple en une course de 2.400 mètres suivie d’exercices de force dont entre autres des tractions, des pompes, des abdos et des demis squats le tout équipé de la tenue de pompier qui pèse 20 kg et d’une charge supplémentaire de 10 kg en mains.

  • Ces épreuves sont-elles identiques dans toutes les zones ?

Non et je trouve cela dommage. Les différences entre les zones peuvent être importantes. Si une zone décide par exemple de prévoir une course de 400 mètres et l’autre de la musculation, c’est possible. Dans notre zone, vous devez réussir l’épreuve que je viens d’évoquer. Si vous n’atteignez pas cet objectif, vous pouvez passer l’épreuve une nouvelle fois 4 mois plus tard. Si vous n’y parvenez toujours pas dans les 8 mois, nous vous attribuons une autre fonction et vous ne pouvez plus aller en intervention.

  • Quelles recommandations donneriez-vous ?

Il est important que les dirigeants participent, sinon les collègues ne participeront pas non plus. Un bon encadrement est essentiel. Toutes les zones ne peuvent pas s’attacher les services d’un moniteur de sport mais travailler avec des ‘antennes sportives’ dans lesquelles des pompiers sportifs accompagnent leurs collègues. Cela apporterait une réelle plus-value.

Il est également important de travailler de manière accessible. Offrir la possibilité de faire du sport est important. Les Zones qui font de la place au sport doivent être soutenues.

Cela signifie également prévoir de l’argent pour l’accompagnement sportif.

  • Comment œuvrer à une uniformisation ?

L’objectif est simple, nous devons commencer à encourager les pompiers à faire du sport, et cela peut aller du personnel qui se lance dans le start-to-run à l'athlète confirmé qui se lance dans l'ultra running, comme c'est le cas de deux pompiers de notre zone. Quand ce premier élan a été donné, alors on peut regarder plus loin.

  • Comment vous y prendriez-vous pour atteindre cet objectif ?

Nous pouvons par exemple travailler avec des ‘antennes sportives’, selon le principe du train-the-trainer. Ces derniers peuvent se charger de l’accompagnement et les épreuves peuvent être effectués par des externes pour déterminer le niveau. Nous ne souhaitons pas créer une pression supplémentaire mais, être en bonne forme, est tout simplement essentiel lors d’une intervention. J’ai souvent entendu des pompiers dire « si je n’étais pas en bonne condition physique, j’aurais eu des problèmes au cours de mon intervention ».

Le surpoids peut également être un problème. La VO2Max (valeur de consommation maximale d’oxygène en cas d’efforts cardiovasculaires) augmente lorsque le poids du corps est plus élevé.

Nous devons faire en sorte que les membres du personnel apprécient le sport et le considèrent comme un élément important de leur engagement au sein du service d'incendie.

L’alimentation a également de l’importance. J'ai personnellement pris l'initiative de suivre la formation « L’alimentation en sport » à la Haute école d’Anvers, avec l'intention de de mettre en place de nouvelles initiatives dans ce domaine afin de veiller à la bonne santé des effectifs. C’est une idée qui peut également être reprise par d’autres zones.

  • Un dernier mot ?

Mettre en place une politique sportive demande des efforts mais porte ses fruits. Nous devons gagner la confiance des commandants de zone et convaincre les membres du personnel que c’est dans leur intérêt et surtout que le sport peut être associé au plaisir. Parfois, cela peut également être présenté comme un défi. C’est le cas par exemple avec le World Fire Games et les Police Games qui sont organisés l’année prochaine à Rotterdam. Certains d’entre nous ont déjà hâte d’y être.